Revoir l’émission L’île Maurice, terre de foi” ci-dessus.
Dimanche 16 octobre Le Jour du Seigneur plongeait au cœur de la société mauricienne : histoire coloniale, interculturalité contemporaine, place de l’Église dans un pays où les catholiques sont minoritaires. Dans l’Océan indien, l’île Maurice est réputée pour son esprit de tolérance et pour la coexistence pacifique entre les grandes religions présentes sur ce petit territoire. L’Église catholique est un trait d’union entre tous. Revoir l’émission ci-dessus.
Maurice, paradis terrestre ?
Tandis que l’Europe s’enrhume, les flamboyants sont sur le point de fleurir. Sur l’île Maurice, en octobre, l’été débute. Au sein de l’archipel des Mascareignes, Maurice est un caillou volcanique qui mesure soixante-cinq kilomètres sur quarante-cinq. Plantée de canne à sucre, cernée de corail et d’eaux turquoise, l’île fut baptisée “Mauritius” en l’honneur du prince Maurice de Nassau lors de son annexion par la Hollande il y a quatre cents ans. Abandonnée par les pionniers hollandais, “l’étoile et la clef de l’Océan Indien” devient ensuite propriété de la France avant de passer sous le drapeau britannique. C’est au cours de cette période coloniale que l’île vit débarquer les premiers missionnaires, Lazaristes, sœurs de Saint-Paul-de-Chartres, Spiritains, avant la création du diocèse de Port-Louis en 1847. Parmi les fondateurs de la chrétienté mauricienne, le bienheureux père Jacques-Désiré Laval est une figure restée chère au cœur des insulaires. “L’apôtre de l’île Maurice” mourut d’épuisement au service des plus défavorisés, des affranchis noirs. Son tombeau, à Sainte-Croix, est un lieu toujours très fréquenté.
Une culture très diverse
Onzième évêque de Port-Louis, Mgr Maurice E. Piat a placé son épiscopat sous le patronage du père Laval, “apôtre de l’unité”. La beauté de Maurice ne réside pas seulement dans son relief d’île volcanique mais aussi dans sa diversité ethnique et religieuse. Douze langues sont enseignées dans les écoles de la république de Maurice. Population importante à Maurice, les Tamouls sont principalement hindous, mais cette communauté originaire du Tamil Nadu compte d’importantes minorités chrétiennes et musulmanes. À Maurice, hindouisme, christianisme, islam et religions asiatiques ont appris à coexister sur un petit territoire. Active à promouvoir le dialogue entre les différentes familles religieuses, l’Église adresse régulièrement “des messages de fraternité à ses compatriotes d’autres religions”.
Une coexistence fraternelle
Un “Conseil des religions” institué en 2001 à l’initiative de prêtres mauriciens promeut la Journée annuelle des religions afin de construire un monde meilleur. Dans cet esprit, “des activités sociales et culturelles se tiennent dans les villes et villages en présence des prêtres, imams et pandits, représentants religieux des différentes communautés. Elles resserrent les liens entre les Mauriciens des différentes religions”, explique le père Gérard Sullivan, vicaire épiscopal de Port-Louis. “À l’occasion de certains événements heureux, comme la fête de fin d’année, ou malheureux, comme les inondations, on se retrouve pour des temps de prière tout en prenant soin d’éviter les syncrétismes rituels.” Et à l’Université de Maurice, des cours sont dispensés pour mieux connaître les richesses et dogmes des religions des Mauriciens. “C’est assez fraternel entre les religions ici. Les religions coexistent pacifiquement”, ajoute le père Lewicki, de Pamplemousses. Depuis une dizaine d’années, l’Église constate pour sa part “un retour à la foi de beaucoup d’hommes de femmes et de jeunes, des gens qui retrouvent le bonheur de croire”. Comptant avec ce dynamisme, le père Sullivan espère “témoigner de la miséricorde de Dieu dans la société mauricienne. C’est là le plus grand service à rendre à une société qui doit faire face à de grands défis, drogue, pauvreté, corruption.” Maurice est un paradis terrestre visité par un million de touristes, mais aussi un peuple que n’épargnent pas les tensions sociales. C’est avec ce peuple que Mgr Piat “n’a de cesse de dialoguer pour construire la paix sociale et bâtir la famille mauricienne”.
Marta Delsol
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