Solennité de l’Assomption
Homélie du cardinal Jozef De Kezel, archevêque de Bruxelles-Malines
Cathédrale Saint-Rombaut, Malines
15 août 2020
Dans son célèbre Cantique, Marie chante les louanges de son Dieu plein de compassion pour son peuple.
Marie exalte le Miséricordieux, le glorifie, le loue et le remercie. Elle acclame Dieu son Sauveur, de tout son être. Elle, qui a pu accueillir de manière unique, la miséricorde de Dieu dans sa vie ! Il s’est penché sur son humble servante. Il a fait des merveilles pour une femme insignifiante. Elle a pu porter en son sein – par la puissance de l’Esprit – le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu fait homme. L’Esprit l’a choisie pour accueillir sa Parole rédemptrice en son sein et dans son cœur. Le souffle lui fait défaut pour louer son Seigneur. Tous les âges la diront désormais bienheureuse pour les merveilles de Dieu dans son humble vie.
La miséricorde de Dieu est éternelle
Dans le refrain du Cantique qui fait suite à la première strophe de louange et d’hommage, Marie chante sa conviction que l’amour miséricordieux de Dieu s’étendra d’âge en âge. Il montrera sa grandeur et son infinie bonté à ceux qui le craignent. Comme le psalmiste, elle chante que la miséricorde de Dieu est éternelle, sans limite au fil du temps.
Marie ne se réjouit pas seulement des merveilles de Dieu dans son humble vie. Dans la deuxième strophe, elle porte attention à ce que Dieu a réalisé et entreprend en faveur de son peuple Israël. Au cours de la longue histoire tumultueuse de cet humble petit peuple et malgré ses nombreuses infidélités et péchés, Dieu lui a toujours témoigné sa bonté et sa fidélité. Pour Marie, c’est clair : Dieu choisit le camp des humiliés et des affamés. Il les valorise, leur donne un avenir, de nouvelles chances dans la vie. Il renvoie les riches et les rassasiés, les mains vides. Il renverse les puissants de leurs trônes. Dieu ne peut rien faire pour ceux qui sont imbus d’eux-mêmes, qui n’ont pas besoin de Lui. Il ne signifie pas grand-chose dans leur vie. Mais Il n’abandonne pas son petit peuple d’Israël à son sort. Il le défend et le fait sortir d’Égypte et de Babylone pour vivre l’Alliance en terre promise.
Le refrain fait suite à la deuxième strophe. Dieu n’a pas seulement été bon et fidèle dans le passé. Marie répète la promesse faite à Abraham. Dieu prouvera sa fidélité d’âge en âge. Sa miséricorde durera toujours et Dieu n’oubliera jamais qui Il est: tout entier miséricorde pour tous ceux qui Le servent.
Invités à compter sur la proximité de Dieu
Le refrain du Cantique de Marie nous tient à cœur aussi. Nous pouvons compter sur des mots et des signes qui témoignent la miséricorde de Dieu. En tant qu’Eglise, en tant que chrétien, nous croyons que notre vie est précieuse aux yeux de Dieu qui nous sauve lorsque nous sommes dans le besoin ou en crise. Le refrain nous invite à compter sur la proximité de Dieu, sa compassion et son attention dans toutes les circonstances de la vie, le meilleur comme le pire.
Offrir compassion et solidarité
Qui connait et chante depuis longtemps le Cantique de Marie se sentira tôt ou tard appelé à être miséricordieux envers ses semblables. Personne ne peut chanter la miséricorde de Dieu et rester impitoyable ou indifférent. Marie n’est-elle pas chez sa cousine pour lui témoigner sa compassion quand elle chante son cantique? Puissions-nous dorénavant mettre tout en œuvre pour dépasser notre dureté et notre indifférence et offrir compassion et solidarité véritable à ceux qui sont dans le besoin.
Marie, Mère de miséricorde, priez pour nous.
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